Bien-être

Mon corps est mon patron

« Mon corps est mon patron ». J’étais allongée sur l’herbe cet après midi et je me suis faite cette réflexion. D’accord, je ne travaille pas présentement, mais je suis au service de mon corps . C’est lui le boss. J’ai mis du temps à le comprendre, et parfois je l’oublie encore. C’est lui qui décide de tout. C’est lui le patron. Si il veut, il veut. Si il ne veut pas, eh bien il ne veut pas. Il ne faut pas le forcer.

Depuis quelques jours, je suis épuisée. J’ai sans doute un peu trop tiré sur la corde ces derniers temps . Perfectionniste, ce foutu perfectionnisme. Alors, avec les séquelles que j’ai, mon système nerveux est un fil très fragile et il ne faut pas trop le surcharger.

Le corps, ce véhicule

Le corps est un véhicule. Un véhicule terrestre. On ne fait que l’habiter. Et on a tendance à trop lui en demander. On en demande énormément à notre corps. On le trimballe à gauche et à droite comme on le ferait avec une voiture ou un cheval dans certains pays… comme on le ferait avec tout ce qui transporte. Mais le corps, on l’oublie. On oublie qu’il est notre véhicule. On oublie d’en prendre soin, de l’écouter, de le laisser se reposer. Et après, que se passe-t-il? Il ne fonctionne plus; que ce soit un burn out, une maladie, un stress superflu, il cesse de fonctionner comme il le faisait auparavant. Souvent, quand on s’en rend compte, il est déjà trop tard et on doit vivre avec les séquelles de notre négligence. J’en sais quelque chose puisque c’est maintenant à moi d’essayer de vivre avec (pas le choix).

On accepte et on essaie de retenir la leçon: mon corps est mon boss.

J’ai reçu à plusieurs reprises le signe que j’en demandais trop à mon corps. À l’époque, plutôt que de l’écouter, j’ai pris des médicaments pour tenir le coup, comme une star qui refuse de s’arrêter et choisit de prendre de la drogue ou comme un champion sportif de haut niveau qui va se doper. À mes yeux, c’est pareil. C’est l’ego qui te dit: « attends, avec ce machin, je peux peut être y arriver quand même ». L’ego et le corps sont souvent en opposition. Puis, bien sûr, à ce moment-là, il y toujours un vautour prêt à vous assommer de substances. Il vous voit fléchir et hop! il saisit l’occasion. Ça peut être un entraîner, un manager, un médecin peu scrupuleux. Peu importe, on peut tous faire des erreurs, surtout en situation de faiblesse. Il ne faut s’en vouloir. Mais, voilà, ensuite on vit avec. On ne pourra jamais retourner en arrière.

Désolé. Pardon. Merci. Je t’aime. Hopono’pono. On accepte et on essaie de retenir la leçon: mon corps est mon boss. On a enfin ouvert les yeux, après cette étape désastreuse, et au moins, notre conscience est désormais plus élevée. On a compris le sens premier de la vie : être en bonne santé. On observe les gens se droguer (aux fast food, à la clope, aux drogues, à l’alcool) et on se dit « ils n’ont pas encore compris. Ils pensent encore être le boss de leur corps. Contrôler le corps. Ce n’est qu’illusion. C’est le corps qui nous contrôle.”

Le corps, cette machine

Notre corps, il faut en prendre soin. Je me suis donc accordée une journée entière de repos et de détente (chose très difficile et culpabilisante quand on n’a pas de travail, faute d’avoir trop travaillé). Parfois, le besoin est plus fort que la culpabilité. Le corps, il finit par craquer tellement qu’on est obligé de l’écouter. On lâche l’ego et on lui dit « ok mec, je te suis. Fais ce que tu veux. Tu veux quoi ? Une sieste ? OK. Un massage ? Bien sûr. Fais toi plaisir. Et tu me diras quand tu seras okay pour repartir. Prends tout ton temps.”

On passe notre temps aujourd’hui entourés de machines et on n’écoute même plus notre machine principale : le corps. Le corps est une machine parfaite, capable de s’auto guérir toute seule et de faire des trucs de dingue. Mais en a-t-on vraiment conscience ? La plupart des gens, non. Très peu de gens vivent dans la gratitude quotidienne d’être ne vie, en bonne santé, de pouvoir marcher, bouger les bras, respirer, dormir…c’est fou. Ils tiennent la santé pour acquise. Grosse erreur. La vérité est que la santé nous est accordée (pour ceux et celles qui ont la chance de l’avoir), et que l’on doit garder cette santé le plus longtemps possible et en prendre soin. On parle bien souvent de « capital » santé.

Une machine qui ne marche plus, ce n’est pas grave. Une machine peut remplacer une autre machine. Un humain est un humain. Il est unique sur terre. Il est un trésor. Aucun humain ne devrait tomber malade pour ne pas s’être écouté.

J’ai dû moi-même attendre d’avoir des gros soucis de santé pour me rendre compte de cela. J’ai eu des séquelles au système nerveux. Je compare le système nerveux à un ordinateur. J’y connais vraiment rien en informatique mais le corps humain est assez similaire à un ordinateur je pense. Un ordinateur a tendance à ramer s’il est trop vieux, mal entretenu, si on ne s’en occupe pas. Le cerveau humain, c’est pareil.

Et puis, le corps humain a besoin, comme n’importe quelle machine, de se recharger. Comme une batterie de téléphone portable. L’énergie n’est pas illimitée et en continu. Quand l’énergie baisse il faut pouvoir faire une PAUSE. On branche bien son téléphone quand on a plus trop de batterie ? Il faut faire pareil avec son corps. Or, généralement on attend vraiment d’être à bout de souffle avant de se recharger nous- même. L’image du repos, du « rien faire” est perçue de façon très négative dans notre société. Il n’y a qu’à observer les enfants. De nos jours, ils sont déjà happés par cette pression d’être productif. Ils sont nés dans ce contexte là, celui de la performance. À trop inventer des machines, on a fini par vivre avec elles et se confondre avec elles. L’humain est devenu lui même une machine inarrêtable qui ne veut jamais s’arrêter. Mais la différence entre l’humain et les machines c’est l’âme.

Le corps et son âme

Un humain qui tombe malade, c’est une âme en détresse. C’est triste. C’est l’humanité entière qui souffre. Une machine qui ne marche plus, ce n’est pas grave. Une machine peut remplacer une autre machine. Un humain est un humain. Il est unique sur terre. Il est un trésor. Aucun humain ne devrait tomber malade pour ne pas s’être écouté.

Vous me direz « mais la maladie, c’est une chance inouïe de se connaître et de s’aimer davantage, de comprendre ce qui ne va pas et de rectifier le tir ». Oui et non. Je ne suis pas fan des croyances disant que chaque chose qui nous arrive est une leçon et que donc c’est forcément positif. Je pense que quand la maladie arrive, c’est qu’il est déjà trop tard. Non pas qu’on ne puisse guérir, mais le mal est déjà fait en partie. Je sais ce n’est pas très positif comme message. Je voudrais seulement que les humains prennent conscience de la chance d’être en vie et en bonne santé et d’avoir un corps incroyable. Que de se tuer pour un boulot, une apparence, un statut social, pour plaire à telle ou telle personne, cela n’a aucun sens.

Combien de gens me culpabilisent depuis que j’ai fait mon burn-out et que je m’occupe enfin de moi? Ces gens ne voient pas tout le parcours que j’ai eu avant, ces sacrifices que j’ai fait à essayer de rentrer dans un moule et de rester conforme à la société. Ils ne voient pas tous les boulots que j’ai fait, plus ingrats les uns que les autres. Ils ne voient que ma personne d’aujourd’hui, sans emploi, et me collent une étiquette de « feignasse ». Toutefois, non, je ne suis pas une feignasse . J’ai bossé pendant 15 ans, avant de faire mon burn-out. J’étais toujours la plus sérieuse, la plus investie, la plus réglo, la plus consciencieuse. Celle au service des autres. Plutôt qu’au service de mon corps et de mon bien être. Et c’est pour cette raison qu’un jour, mon corps m’a dit qu’il en avait eu assez.

Mon corps, outil de repos et de bien-être

Je suis passée du rôle de la perfectionniste à celui de la « femme qui se repose» et je constate que ça passe mal aux yeux de la société. “Que fais-tu dans la vie?” qu’on me demande à chaque nouvelle rencontre. Si on a le malheur de ne pas travailler, gare aux réactions… Pourtant, quand je travaillais, ça gênait personne que je sois mal dans mon job et dans ma vie. Je rentrais dans le moule, j’ai l’impression que c’est bien tout ce qui comptait.

Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas travailler, je rêve moi-même un jour de pouvoir reprendre une activité professionnelle. Mais qu’on me laisse me REPOSER et me RECONSTRUIRE tranquillement.

Le monde a besoin d’humains heureux et épanouis, pas de machines, de pions remplaçables au quart de tour.

Des patrons, j’en ai eu. Des égocentriques, des machos, des manipulateurs, des hypocrites. Aujourd’hui, mon boss c’est mon corps. Si il a de l’énergie, je le fais travailler. Sur des projets qui me tiennent à cœur. Sur des choses essentielles et obligatoires . Si il fatigué, je le laisse se reposer. Je sais qu’il ne retrouvera jamais sa forme d’avant. J’essaie de lui apporter de l’amour et de l’attention chaque jour. Souvent, il se chamaille avec son rival, le perfectionnisme. J’essaie de les départager et de prendre la défense du corps. Pas facile quand on a eu une éducation à la militaire. Chaque jour construit de nouvelles formes, de nouvelles croyances. On ne peut pas restaurer le corps en entier; on peut changer les systèmes de croyances, comme les anciens programmes d’un ordinateur.

Mon corps c’est lui le boss. Il me dicte ou plutôt me suggère (je préfère ce terme) quand je dois me reposer, me bichonner. Les personnes que je dois côtoyer. Celles que je dois éviter. Celles dont je dois me protéger. La nourriture qui est bonne pour moi. Les endroits qui me conviennent. Les climats, les paysages, les environnements. Ceux que je dois fuir. Il me donne des indications sur mes besoins, mes envies. Sur qui je suis vraiment.

Mon corps est donc un super boss qui me fait travailler sur moi-même. Et pour l’instant, puisqu’il faut toujours avoir un boss, c’est lui que je choisis.

6 Comments

  1. Bonjour,
    Cet article tombe comme un cheveu sur la soupe de ma stratégie de l’évitement.
    Comme vous, je me suis enfermée dans un moule aux allures de vierge de Nuremberg et me voilà à l’arrêt parce que mon corps refuse de continuer sur cette voie.
    Je suis parfaitement consciente de l’avoir poussé dans ses retranchements et je ne peux pas lui en vouloir. Déjà qu’il doit commencer chaque jour par avaler des pilules supposées remplacer les fonctions qu’il ne peut plus remplir. Me voilà au carrefour tant redouté : je dois cesser de me sacrifier et choisir une voie plus proche de ma vérité, alors même que j’ai acquis un tel sens de l’adaptation que ma vérité, va falloir que je creuse longtemps pour la déterrer.
    C’est toujours difficile de faire ce choix, surtout quand on a des responsabilités parentales. On voit le manque à gagner, le trou dans les finances qui se profile et on se dit encore qu’il faut y aller et tant pis si ça passe pas. Mais finalement, je n’ai pas envie que mes enfants reproduisent ce schéma. Il serait plus judicieux de s’essayer à une voie différente, plus clémente envers ce corps qui n’a déjà que trop souffert.
    Tout ça pour dire que votre article fait du bien. Que votre décision me semble bien courageuse. Et que ces mots émanant d’une personne que je ne connais pas mais dont je me sens proche m’ont réconfortée.
    Merci

    1. Je suis contente que mon article vous ai fait du bien. Cela résonne avec ce que je vis aujourd’hui puisque je suis de nouveau en burn out. La leçon est difficile à comprendre mais on finit par l’integrer. N’écoutez pas la peur, écoutez l’amour. Et l’amour universel c’est être en bonne santé

  2. Je suis contente que mon article vous ai fait du bien. Cela résonne avec ce que je vis aujourd’hui puisque je suis de nouveau en burn out. La leçon est difficile à comprendre mais on finit par l’integrer. N’écoutez pas la peur, écoutez l’amour. Et l’amour universel c’est être en bonne santé

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *