Dépassement de soi Transition

Les adieux

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Depuis toute petite, j’ai toujours eu de la difficulté à faire des adieux, à laisser derrière moi des personnes que je risque fortement de ne plus jamais revoir. Ces « au revoir » évoquent en moi un mélange de tristesse, d’abandon, d’amertume. Maintenant, avec le temps qui file, j’essaie de voir les adieux non plus comme des pertes, mais comme des portes ouvertes sur des changements qui me permettent d’évoluer, d’apprendre et de faire confiance à la vie.

Il y a différents types d’adieux auxquels nous sommes confrontés dans notre fabuleux parcours terrestre. Il y a ceux qui partent pour toujours avec comme baluchon leur parcours de vie, leurs expériences, leurs souvenirs. Ces pertes nous amènent invariablement à en faire le deuil pour réapprendre à vivre sans eux à nos côtés. Que ce soit par un départ précipité ou la vieillesse qui fait son œuvre, je crois qu’il est important de garder tout au fond de soi, une image de ces êtres, à laquelle nos souvenirs peuvent s’y rattacher tout en s’abreuvant de ce qu’ils nous ont apporté comme apprentissage afin d’en semer des graines sur notre parcours.

“J’essaie de voir les adieux non plus comme des pertes, mais comme des portes ouvertes sur des changements qui me permettent d’évoluer, d’apprendre et de faire confiance à la vie.”

Il y a aussi ces amours déchus ou ces amitiés qui ne conviennent plus, qui eux, restent bien vivants, mais le temps décide qu’il est venu de prendre des parcours différents. Il y a aussi ces amours impossibles qui fusionnent pour combler un manque, un besoin si fort qui peuvent affaiblir les fondations, laissant apparaître des craques et créant une faille devenue trop grande, éloignant du même coup ces deux êtres. Que ce soit d’un commun accord ou par un choix inévitable, ces ruptures sont douloureuses, elles font mal jusqu’au fin fond de soi, elles sont l’expression parfaite de la noirceur, là où plus rien semble possible et c’est souvent à ce moment que finit par jaillir une essence magique; celle d’immerger, de renaître.

Apprendre à pardonner

J’en suis venue à comprendre qu’il est important de laisser aller ces personnes qui ne conviennent plus, autant pour l’autre, mais surtout pour soi. Apprendre à pardonner par amour de soi, pour avancer et laisser de côté cette colère ou cette rancune qui nous hante et qui nous font se perdre en chemin. Ces émotions sont un signal qu’il est temps d’écouter pour en venir à accepter et à continuer, sinon, elles seront nos amis (ou plutôt ennemis) fidèles qui ne nous ferons pas lâcher le morceau, nous ressassant ces souvenirs douloureux, jusqu’au jour où elles seront entendues et perdront du même coup leur force, leur contrôle sur notre vie.  Ces tourbillons d’émotions sont durs à avaler, mais nécessaire pour avancer.

Je pense aussi à ces adieux qui dès le premier salut, nous savons qu’il s’agit de moment transitoire, temporaire. Que ce soit la rencontre d’un étranger au coin d’une rue ou lors d’un voyage à l’autre bout du globe, ces instants sont magiques et souvent vécus dans le plaisir pur, unique et simple où la notion de temporalité n’existe plus. Bien que parfois déchirantes, ces fins peuvent être saisies afin d’en être l’occasion de cultiver de la gratitude pour la vie, de nous avons permis de nous rencontrer le temps d’un détour.

Plus j’y pense et plus je réalise que les adieux sont inévitables et ressemblent étrangement à la vie, il y a un début et une fin, des bouts interrompus ou encore des moments qui filent si vite qu’ils sont à peine étreignables. Tout cela me rappelle l’importance de profiter de chaque rencontre, discussion, moment unique qui jalonnent notre existence, car un jour ou l’autre, ces instants n’existeront plus pour faire de la place à d’autres. La vie est un éternel recommencement qui nécessite un lâcher-prise exceptionnel pour pouvoir accueillir ce qui se présente à soi au moment opportun. Soyons doux et bienveillant envers nous-mêmes, pardonnons à ceux qui nous ont blessé et saluez ceux qui ont été une source d’inspiration, car tous à leur façon nous ont permis d’avancer, de comprendre et de s’aimer et d’aimer les autres toujours un peu mieux.

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